Les acteurs de la construction du secteur de l’eau attendaient le Projet de Loi de Finances (PLF) pour 2025 en raison de son impact sur les ressources financières des Agences de l’eau, acteur clé du financement de l’eau en France. Et, leur inquiétude s’est avérée justifiée.
En effet, le Gouvernement assurait que le Plan Eau était une priorité de la planification écologique. Pourtant, ce même Gouvernement a décidé de continuer dans le PLF 2025, comme d’autres avant, à se servir sur les recettes des Agences de l’eau pour alimenter le budget de l’État ce qui s’avère problématique
Un PLF en défaveur du Plan Eau
En effet, si la Loi de Finances pour 2024 prévoyait une hausse du plafond des recettes des Agences de l’eau de 175 millions d’euros pour 2025 par rapport à 2024, il en est tout autre dans le nouveau projet de loi. On l’aura bien compris, il faut faire des économies. Aussi, la hausse du plafond est reportée à 2026 contrairement à ce qui avait été promis par le Plan Eau. Pour rappel, le système du plafond mordant consiste à fixer un montant maximum de recettes aux Agences de l’eau, le reste allant dans les poches de l’État.
Mais, ce n’est pas tout. Parmi les 18 amendements déposés l’un d’eux est problématique pour les Agences de l’eau. En effet, il propose un prélèvement exceptionnel de 130 millions d’euros dans la trésorerie des Agences de l’Eau.
Incohérence
Si les recettes ne seront donc à priori pas réhaussées, le PLF 2025 prévoit par contre une hausse de la contribution des Agences de l’eau à l’Office Français de la Biodiversité. En effet, il prévoit une contribution comprise entre 418 et 465 millions d’euros contre 402 millions en 2024.
Alors que le Gouvernement a présenté le 3e Plan national d’adaptation au changement climatique qui prévoit un renforcement du Plan eau, ces mesures sont parfaitement contradictoires. Sans même parler des promesses non tenues.
Le problème majeur de cela, c’est que cela diminue les ressources des collectivités locales. Ces mêmes ressources qui sont vitales pour leur permettre de s’adapter au changement climatique alors qu’un déficit annuel de 4,6 milliards d’euros d’investissement dans le domaine de l’eau a été pointé par une récente étude.
Les moyens alloués dans le cadre du Plan eau sont déjà insuffisants pour renouveler les infrastructures et relever les enjeux de quantité et de qualité de cette précieuse ressource. Or, le PLF 2025 prévoit une nouvelle amputation d’un budget nécessaire à cette fin.