L’usine d’assemblage d’Iveco située dans la banlieue de Madrid est assez gigantesque. Le site à l’origine ENASA (marque nationale créée après-guerre) devenue par la suite Pegaso puis Iveco en 1990, s’étend sur près de 400 000 m2 dont 135 000 couverts.
Ce centre de production emploie 2 500 personnes réparties sur 343 stations de montage. Il est dimensionné pour sortir jusqu’à 124 véhicules/jour issus de 9 gammes, soit 267 modèles au total, pouvant être équipés de 2 831 options, ce qui fait un total impressionnant de près de 40 000 bases différentes de véhicules, le taux de répétabilité d’un même véhicule étant de 3,4 fois/an. L’ensemble des modèles fait appel à près de 30 000 références de pièces. La logistique est, à tous les niveaux, une pièce maîtresse de l’échiquier.
Pour donner juste une idée de la complexité du produit, les trois gammes actuelles d’Iveco, S-Way, T-Way et X-Way proposent 14 types de cabines, des moteurs diesel et gaz de 240 à 570 ch, 10 configurations d’essieux pour une charge utile de 18 à 40 t.
« J’aime à dire que Iveco c’est un peu l’Airbus du poids lourd, avec en Europe 16 sites de production, 23 centres de R&D. Au total, le groupe emploie 36 000 personnes« , lance Stéphane Espinasse, Président d’Iveco France. L’Europe représente plus de 70% de son business, l’Amérique Latine occupe 11 %, notamment le Brésil et les Etats-Unis, 2 %.
En France, Iveco aura vendu 4 200 véhicules industriels et bus en 2024, avec une position plus forte sur le porteur (8 %) que le tracteur. L’Hexagone reste historiquement une terre d’accueil pour le groupe avec plusieurs usines, à Bourbon-Lancy (71) pour les moteurs FPT et Annonay (07) pour le bus, une implantation industrielle centenaire. Egalement sur le plan R&D, Iveco dispose à Vénissieux en banlieue lyonnaise d’un centre R&D spécialisé sur les bus qui travaille sur l’électro mobilité urbaine grâce à la présence d’un banc de test pour batteries de puissance assez unique en Europe.
Iveco dispose également en France du 2ème réseau VU plus PL, avec plus de 200 points de vente présents sur l’ensemble du territoire, ce qui représente une force de frappe humaine de 2 000 personnes, tournée vers le service. Ils peuvent s’appuyer sur un stock de pièces de rechange opérationnel 24h/24 gérant 49 000 références sur 27 000 m2, à ce jour 19 000 véhicules sont connectés, en bénéficiant d’une surveillance pour anticiper les maintenances et réagir en cas de pannes.
Pionnier de la décarbonation
Iveco fête ses 50 ans en 2025 dont plus de 20 ans à travailler sur des énergies alternatives comme le biogaz et désormais l’électrique comptant déjà 6 000 essieux électriques en service notamment sur ses bus. Le constructeur fut aussi un des seuls à supprimer l’EGR dés l’apparition du moteur Euro 6, utilisant uniquement la technologie de post-traitement SCR (réduction catalytique sélective). Les autres compétiteurs lui ont semble-t-il donné raison par la suite… Aujourd’hui, Iveco est prêt pour l’étape suivante avec l’Euro 7 avec son nouveau moteur XC13 de 13 l, remplaçant les Cursor 11 et 13 l.
Concernant les gammes existantes, après le lancement de 2019 de la génération S-Way qui a fait un bond en avant aux niveaux design et performances aérodynamiques avec un gain de CX de 12 %, Iveco lance en 2024 la refonte complète de l’intérieur cabine et de l’instrumentation embarqué, notamment l’info divertissement et la digitalisation des services. Pilotage et personnalisation des fonctions sur une application téléphone, check-list avant départ, maintenance programmée, parcours prédictif, aide à la conduite, sécurités multiples actives et passives… Tout est là pour rendre l’expérience de conduite et de vie à bord du chauffeur la plus agréable et sûre possibles
