« Le chantier n’est pas un crash test »

L’OPPBTP lance une nouvelle campagne nationale de prévention consacrée au risque de collision engin-piéton sur les chantiers baptisée « Le chantier n’est pas un crash test » . Celle-ci s’organise avec le soutien des Organisations professionnelles et des Services de prévention et de santé au travail (SPST). Cette campagne, qui sera déployée du 15 janvier au 14 mars 2026, vise à renforcer la prise de conscience de ce risque majeur et à mobiliser l’ensemble des acteurs du chantier autour d’un objectif commun : réduire durablement les accidents graves et mortels. 

La mécanisation permet aux chantiers de gagner en performance, et de faciliter le travail sur les chantiers. Cependant, les engins de chantier représentent également une source majeure de risques lorsque des piétons évoluent à proximité. En effet, organisation des flux insuffisante, angles morts ou perte de vigilance des conducteurs ou des piétons peuvent entraîner des conséquences dramatiques sur les chantiers. Chaque année, entre 10 et 20 accidents graves ou mortels suite à des collisions engin-piéton sont enregistrés dans le secteur du BTP en France. Ils se distinguent par leur forte gravité, puisque la moitié des accidents recensés sont mortels. 

Les Travaux Publics concentrent environ 70 % de ces accidents, contre 30 % pour le Bâtiment. Toutes les tailles d’entreprises sont concernées : 40 % des accidents surviennent dans des entreprises de plus de 500 salariés, 35 % dans des structures de 20 à 499 salariés, et 25 % dans des structures de moins de 20 salariés. 

Mieux comprendre les comportements

Afin de mieux cerner la manière dont les professionnels appréhendent le risque de collision engin-piéton, l’OPPBTP a mené une enquête de perception d’envergure nationale, durant tout le mois de septembre. 

Réalisée en partenariat avec les SPST, avec le soutien des organisations professionnelles, elle a permis de recueillir 3 661 réponses. Elles couvrent l’ensemble du territoire et représentent une large diversité de fonctions et d’entreprises de Travaux Publics ainsi qu’un panel d’entreprises du Bâtiment. 

Les répondants témoignent d’une forte exposition au risque. En effet, 47 % déclarent travailler tous les jours à proximité d’un engin, et 21% plusieurs fois par semaine. Ils travaillent le plus souvent avec des véhicules légers (69 % des répondants), mais également avec des poids lourds (42%), des mini-pelles de 6T ou moins (34%), des pelles de plus de 6T (32%) et des chariots élévateurs de chantier (30%).  

Par ailleurs, 14 % des professionnels interrogés déclarent avoir déjà vécu un heurt, directement ou indirectement, confirmant la présence du risque sur les chantiers. Parmi eux : 65 % déclarent qu’un collègue a déjà été victime et 29 % a déjà été témoin. Concernant les causes, la première qui ressort est l’inattention du conducteur (69%). Elle est suivie par l’inattention du piéton (59%) et une mauvaise organisation du chantier (46%).

85% des répondent estiment être plutôt bien ou très bien informé sur les risques de collision engin-piéton. Toutefois, la réalité est autre. en effet, 40% de ceux qui dispensent les formations indiquent qu’ils n’ont pas d’échangent sur le sujet, et seuls 8% organisent des ateliers pratiques. Aussi, le risque est connu, mais insuffisamment pris en compte dans les pratiques quotidiennes.  

Une campagne nationale baptisée: « Le chantier n’est pas un crash test »

Face à ce constat, l’OPPBTP a décidé de mener une campagne de prévention de ce risque du 15 janvier au 14 mars. Elle vise trois objectifs : faire prendre conscience du risque de collision engin-piéton, sensibiliser les acteurs et promouvoir les bonnes pratiques. Le concept de la campagne de communication est claire: « Le chantier n’est pas un crash test. » Il s’agit d’interpeller sans choquer. cette phrase concentre tout l’enjeu de la prévention : rappeler que la sécurité ne doit jamais être mise à l’épreuve. 

Déclinée sur de nombreux supports, la campagne combine impact visuel, simplicité de message et émotion maîtrisée pour sensibiliser l’ensemble des acteurs du secteur. 

Tous engagés pour la sécurité

Du 15 janvier au 14 mars 2025, l’OPPBTP invite l’ensemble des entreprises du secteur à animer en autonomie un ¼ d’heure sécurité afin de sensibiliser leurs équipes à ce risque majeur et de rappeler les bonnes pratiques pour l’éviter. Pour participer à ce challenge, il suffira de se rendre sur www.heurtenginpieton.fr et de lancer une vidéo dédiée. Elle permettra de sensibiliser en échangeant avec les équipes du chantier. À l’issue de cette séquence, un formulaire en ligne permet de renseigner le nombre de salariés sensibilisés et de télécharger une attestation officielle de participation. Un compteur national, disponible sur le site, permettra de suivre en temps réel la mobilisation des entreprises. 

Les entreprises pourront ensuite partager une photo de leur action ¼ d’heure sécurité sur LinkedIn, Facebook et TikTok avec le hashtag #HEP2026 pour mettre en avant leur engagement et encourager la mobilisation de la profession. 

En parallèle de ce challenge, de nombreux évènements et réunions d’information seront animées partout en France sur le risque heurt engin-piéton autour de 5 modules d’animation sur les thèmes : 

• Atelier angles morts sur site ;
• Gestes et manoeuvres 
• Accidentologie 
• Causes 
• Solutions prévention

« Le risque de heurt engin-piéton reste l’un des risques prioritaires sur nos chantiers. Il est parfois perçu comme familier, alors qu’il nécessite une vigilance de chaque instant. Avec cette campagne, nous voulons renforcer la prise de conscience et rappeler que l’organisation du chantier, la coordination des flux et la capacité à anticiper sont des leviers essentiels. Elle s’inscrit dans une démarche complémentaire aux travaux concernant les solutions techniques déjà engagés avec la branche, comme Stop Collision, pour agir à la fois sur l’humain, l’organisation et la technologie. » conclut Paul Duphil, Secrétaire général de l’OPPBTP.