Dans un climat morose, Steffen Günther, représentant officiel du groupe Liebherr annonce des résultats en hausse pour le groupe Liebherr en 2023, d’environ 10 %, ce qui voudrait dire un chiffre d’affaires dépassant les 13 Mds après avoir atteint 12,6 Mds€ en 2022. Et ce, sans le marché Russe (historiquement dans les dix premiers) et avec une activité en difficulté pour les grues à tour, face à un secteur du bâtiment au ralenti (flambée des matières premières et des taux d’intérêt). Mais les fondamentaux subsistent, résilience du marché allemand, marchés miniers en hausse et économie américaine dépensière sur ses infrastructures (plan Biden).
« En cette périodes de pré récession, Liebherr reste serein et constructif, ne serait que par la stabilité de son capital familial (8,6 Mds€), la diversité de ses activités, avec 13 grandes familles de produits dans la construction, l’aérospatiale, le ferroviaire, l’électroménager et ses implantations géographiques avec une présence sur tous les continents dans 50 pays« , explique Steffen Günther, au Board de la holding, de retour du Canada.
Autre motifs de satisfaction pour Liebherr en 2023, le groupe a continué d’embaucher (51 321 employés en 2022), travaillant dans les 140 sociétés du groupe et les 40 usines de production. Une taille d’entreprise qui lui permet de revendiquer une stature de constructeur mondial avec une approche régionale pragmatique. Il est d’ailleurs le seul à pouvoir revendiquer de telles racines et présences en Europe avec des ventes qui approchaient en 2022 les 6 Mds€ en Europe. Son deuxième marche étant les États-Unis avec un CA de 2 Mds€, région où le constructeur connaît sa plus forte progression en 2023. Tout comme dans le secteur minier, où la demande en matières premières pour les batteries et autres composants électriques est forte.
La répartition de ses ventes en 2022 par continent était de 1,8 Mds€ pour l’Asie Pacifique, 1,5 Mds€ pour les marchés non CEE, 537 Mds€ pour l’Amérique du sud et 588 M€ pour l’Afrique et Moyen Orient. Suivant ses engagements, Liebherr continue de se dégager du marché Russe sur les plans production et ventes en continuant d’assurer un service technique. Une usine de pièces mécano soudées et de cabines est en cours de construction en Alsace, en substitution des unités russes.
Une R&D toujours aussi énorme
C’est aussi sur son engagement financier et humain dans la R&D que Liebherr fait la différence, avec pour 2023 un nouveau record. La moyenne annuelle depuis 10 ans tourne aux alentours de 800 M€ (863 M€ en 2022 sont 326 pour les parcs de location de grues et d’e d’engins de terrassement). Le but est d’anticiper les futures transformations sociétales, environnementales et digitales qui permettront de positionner la marque en chef de fil. Notamment sur des grands sujets prégnants pour le métier comme la décarbonation et la digitalisation.
Dans le développement du groupe, les projets de construction de nouvelles unités de production, comme en Alsace pour une usine de pièces mécano soudures à destination des pelles et chargeuses mais aussi de cabines pour un montant de 20 M€. A la clé 300 emplois supplémentaires.
A Ulm dans le sud de l’Allemagne, nous avons d’ailleurs pu découvrir le Liebherr Digital Development Center, (LDC) créé en juillet 2020, « the place to be » de la transformation digitale du groupe au service de toutes ses branches d’activités, employant plus de 100 personnes, en plus de l’organisation dédiée dans chaque division et usines.