La transmission intergénérationnelle, ça coule de source pour les Canalisateurs

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De gauche à droite : Jean-Luc Garcia, Délégué régional Canalisateurs Auvergne, Cindy Bochard, Secrétaire générale déléguée FRTP Auvergne-Rhône-Alpes, Stéphane Graupner, Délégué régional Rhône-Alpes Canalisateurs du Sud-Est.

Quelle politique mener pour transmettre un patrimoine de réseaux d’eau performants aux générations à venir ? Comment faire pour garantir l’accès en eau aux générations futures ? Comment susciter de nouvelles vocations auprès des jeunes, pour qu’ils soient aussi des acteurs de la performance des réseaux de demain ? Autant de questions que les Canalisateurs Auvergne-Rhône Alpes ont débattu dans le cadre de la Journée Mondiale de l’Eau.  

« Des réseaux résilients sont nécessaires, impliquant des investissements immédiats pour développer ensemble des solutions durables et assurer la disponibilité de l’eau aux générations futures. Tout en préservant la richesse de notre environnement naturel », lance David Pradier, Délégué départemental Loire, Canalisateurs du Sud-Est, aux 120 entrepreneurs, représentants de collectivités locales et de la maitrise d’œuvre, réunis à Montrond-les-Bains (42), à l’occasion de la Journée Mondiale de l’Eau le 22 mars dernier.

Avec 1 200 jeunes en formation et 35 000 salariés au niveau national, la profession est également confrontée à des enjeux forts en matière de ressources humaines. Investissements dans les réseaux et maintien des compétences dans les entreprises sont alors intimement liés : Si la main-d’œuvre est indispensable pour réaliser les réseaux, une visibilité sur les investissements est nécessaire pour anticiper la formation et les recrutements.

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« Seul le financement des réseaux par les différentes générations permettra d’entretenir le patrimoine et de l’adapter aux changements climatiques, tout en faisant face aux contraintes économiques. C’est une équation complexe. Et nous allons la résoudre ensemble ! » souligne Pierre Rampa, président des Canalisateurs.

Maîtriser la notion de pérennité

Actuellement, le taux de renouvellement des réseaux est de 0,5 % pour les réseaux d’eau potable, et 0,4 % pour les réseaux d’assainissement. A ce rythme, il faut 170 ans pour renouveler des réseaux dont la durée de vie est de 60 à 70 ans.

Alain Grizaud, président de la Fédération Nationale des Travaux Publics (FNTP), le rappelle : « Le besoin d’investissement est de 2 milliards d’euros pour le renouvellement des canalisations et 4 milliards d’euros sur l’ensemble du cycle de l’eau ! Mais pour y parvenir de façon durable et efficace, il est nécessaire de bien connaître le patrimoine, pré-requis essentiel pour ensuite agir et ne pas laisser les réseaux se dégrader. »  

En effet, la mise en place et l’entretien des réseaux nécessitent, pour Célia de Lavergne, directrice de l’eau et de la biodiversité au Ministère de la transition écologique et de la cohésion des territoires, une gestion patrimoniale responsable par les collectivités concernées. « Elles doivent accélérer leurs actions face au mur d’investissements. Pour y parvenir, il existe trois sources de financement principales mobilisables : la facturation, les subventions, les prêts, dont l’Aqua Prêt ».

« Les Aqua-Prêts de La Banque des territoires sont là pour ça. Nous recevons de nombreuses demandes pour le financement de l’eau, afin d’affronter le mur d’investissements. L’argent est le nerf de la guerre de l’eau ! » souligne Barbara Falk, Directrice régionale Auvergne-Rhône-Alpes de la Banque des territoires.

Zoom sur les solutions de la Banque des territoires  

Banque du service public, la Banque des territoires utilise comme source de financement principal les livrets A. Elle intervient dans 4 domaines :  

  • Financement de l’ingénierie, peu importe l’échelle du projet, à travers 3 axes de soutien : aide à l’élaboration de schémas directeurs, appui à la structuration, appui sur des projets opérationnels complexes ;  
  • Prêts : l’Aqua Prêt se justifie pour rendre les investissements possibles sur la durée, compte tenu de la durée de vie des réseaux. En 2023, 61 millions d’euros ont été accordés via l’Aqua Prêt ; en augmentation chaque année. Cette offre indexée sur le livret A a pour but de financer la transition écologique et énergétique. Le prêt est accordé sur une durée jusqu’à 60 ans, pour permettre le financement de projets de toute taille (de 89 000 euros à 600 millions d’euros dans les exemples présentés), également dans des régions peu denses, avant tout sur le petit cycle de l’eau mais désormais également sur le grand cycle de l’eau. Les conditions d’obtention sont plutôt larges, afin d’encourager l’envoi de demandes ;  
  • Accompagnement en investissements : lorsque les collectivités souhaitent créer des sociétés d’économie mixte pour mieux organiser leur réseau, la Banque des territoires participe au capital de ces sociétés ;  
  • Consignations : en tant que banque de confiance, la Banque des territoires peut consigner des fonds pour les redistribuer par la suite.  

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