Elles ne se cachent plus ! Visibles désormais sur tous les chantiers, de France et de Navarre; elles revendiquent leurs compétences, leurs qualités, leur attention, leur finesse au service de tâches difficiles et répétitives. Rien ne les arrête. Elles dirigent, pilotent, conçoivent, exécutent. Elles en bavent aussi mais elles ont la fierté du travail accompli. En un mot, elles font le travail quand il le faut où il le faut.
Les acteurs du BTP ont bien compris l’enjeu de la féminisation de la profession. Ils font désormais tout leur possible pour que la femme prenne du poids sur les chantiers. L’association Les SouterReines récemment créée par Myriam Fontaine Boullé, acheteuse et cheffe de projet à la RATP regroupe déjà 86 femmes.
Ce trait d’union entre la Femme et le monde du chantier donne du sens de faire ‘ensemble’. Et leurs adhérentes mais aussi adhérents sont issus de plusieurs types d’organisations et communautés : maîtrises d’ouvrage et d’oeuvre, bureaux d’études, entreprises, ingénieurs, conductrices de travaux, fournisseurs de matériels.
Elles pourraient être une bonne représentation de la population active féminine si elles avaient dans leur troupe un peu plus de femmes de terrain. Celles qui opèrent sur le terrain des engins, ou alors des mains d’oeuvre, des techniciennes, des exécutantes en un mot, celles qui arpentent le chantier dans la boue.
« Mais elles ne sont pas loin, encore faut-il éveiller leur curiosité, leur envie. Et casser leurs préjugés sur ce métier de bâtisseurs rempli de gros bras. L’idée est née il y a 3 ans de créer une association, au travers du projet du Grand Paris qui regroupe des centaines d’entreprises de tailles et d’horizons différents. Une association qui prône la mixité dans notre secteur, et pas seulement dans le cadre de travaux souterrains comme pour les chantiers actuellement en cours sous Paris. Toutes bénévoles, nous avons été surprises par l’engouement de notre démarche », assène Myriam.
Bravo donc aux SouterReines et leurs adhérentes. Elles se battent pour l’intérêt commun et les majors du BTP applaudissent déjà des deux mains. « Car c’est en changeant les mentalités, en créant de nouvelles méthodes de travail, en digitalisant et automatisant les chantiers. En résumé, c’est en créant une autre valeur du travail de terrain que nous allons pouvoir attirer notre jeunesse dans ce monde plein d’opportunités et d’évolution », assure encore Myriam