Le passage à des motorisations sans émission est un sujet de préoccupation pour les entreprises du BTP, face au développement des Zones à Faibles Emissions (ZFE). Comme à Lyon, Grenoble et à partir du 1er juillet à Clermont-Ferrand.
Pas mal de doutes et d’interrogations demeurent pour les artisans et entrepreneurs de la région. Sur le Puy de Dôme, on recense 5 000 entreprises et 12 000 salariés. C’est pourquoi, la FFB Auvergne-Rhône-Alpes organise ses « Journées de la Mobilité » au sein des territoires pour répondre aux besoins d’information des entrepreneurs dans ce changement majeur. Cette année, elle a pris place à Cournon-d’Auvergne (63).
Le BTP puydômois a ainsi pu découvrir une offre large de véhicules légers, utilitaires et poids lourds aux motorisations électrique et gaz : véhicules particuliers, fourgon et camions benne 3,5T, 4×8 bibenne, vélos cargos … Les principaux constructeurs du marché étaient représentés : Citroën, Peugeot, Renault Trucks, Mercedes, Ford, Opel, Volkswagen, IVECO, Watéa, et DS. Des fournisseurs ou distributeurs d’énergie comme EDF ou GRDF également présents présentaient leurs solutions innovantes telles que le retrofit, présenté par CirculaCar et GCK, pour convertir les véhicules utilitaires thermiques en électrique ou hydrogène.
Motivations brimées
Selon la récente enquête régionale réalisée par la CERC ARA avec la branche BTP, « 67% des gestionnaires de flotte de 10 véhicules ou plus ont l’intention d’acquérir au moins un véhicule à motorisation alternative d’ici à 2025 ».
Toutefois, le secteur du bâtiment se heurte à trois freins principaux : le coût, le temps et l’offre. « L’offre de véhicules actuelle n’est pas suffisante pour répondre aux besoins des entrepreneurs et artisans du secteur. Aussi, les délais, allant jusque 2 ans pour certains véhicules, ne nous permettent pas de répondre au calendrier de la ZFE et ce malgré toute notre bonne volonté » souligne Patricia Delepine, Présidente de la Fédération départementale du BTP Puy-de-Dôme.
Le coût reste aussi un frein important. En effet, ces véhiculent coûtent «20 à 50% plus chers que les véhicules diesel ou essence actuels». De plus, se pose également la question de l’énergie. En 2 ans le gaz est passé de 0,80€ le kilo à 2,20€. Si des aides financières à l’achat sont aujourd’hui proposées par les métropoles ainsi que par la Région Auvergne-Rhône-Alpes, «elles ne sont pas suffisantes au regard des investissements» précise Olivier Aubert, Président de la commission environnement & innovation de la FFB AURA