On a essayé la mini-pelle 19C-1 E-Tech et le E-Dumpster de JCB

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JCB Elect Delahaye Axyom essais
Philippe Girard Guillaume Delahaye et Vincent Lefaux nous ont conviés pour ces essais de modèles électriques JCB

JCB France nous a donné l’opportunité de mettre côte à côte deux machines identiques, électriques et thermiques. Une mini-pelle de 2 t et une brouette à chenilles de 500 kg. On n’a évidemment pas résisté à l’envie de bouger ces petites électriques. Et vérifier qu’elles sont bien des engins de TP. Mais après, difficile de supporter le bruit et l’odeur du moteur diesel. Quelles conclusions en tirer ?

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C’est toujours la même chose avec le curieux qui découvre une machine électrique. Il reconnaît tout de suite les plus, comme le zéro bruit et le zéro émission odorante ou polluante. Mais il ne veut pas entendre parler du prix (on parle du double d’une pelle de ce tonnage à peu près). Et doute des performances réelles. Sans parler de l’autonomie. Certain que le fabricant bluffe. Et pour ne rien vous cacher. On a fait partie de ces sceptiques.

Autant de suspicions naturelles que JCB est bien décidé à dissiper sur le terrain. En nous mettant à disposition, sans peur, face à face 4 modèles identiques. Une mini-pelle de 1.9 t et une brouette à chenilles, l’une thermique et l’autre 100 % électrique. En bons journalistes, on commence par échanger sur les plus et les moins de chaque modèle. Avec comme interlocuteurs Philippe Girard, directeur général de JCB France et Vincent Lefaux, directeur Pièces de Rechange et Equipements. Jean-Baptiste Dubois, DG d‘Axyom, responsable de la concession normande JCB est aussi de la partie.

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Ce test grandeur nature s’est déroulé sur le site de Guillaume Delahaye. Ce TP transporteur possède déjà une mini pelle élec JCB. Son utilisation ? La pose de tous types de réseaux en lotissement, parfois sous-dalle, en sous-sol. Là où il n’y pas vraiment de ventilation ni d’espace pour travailler confortablement. Son avis pour ce tonnage de mini-pelle : les 6 heures d’autonomie sont largement suffisantes.

Avec un châssis à voie variable de 98 cm à 1,30 m, pas de soucis non plus pour franchir les pas de porte. Ça passe partout. Et côté performances, rien à redire. Idem pour la charge, avec du simple 220 V, on refait le plein entre 6 et 7 h. En option JCB peut fournir un chargeur rapide externe (415 V) pour un délai de charge de 2 à 2.5 h.

L’avis de la rédaction

Les 2 modèles ont été mis à l’essai dans des conditions réelles, proches d’un véritable chantier. Sur l’électrique, on tourne la clé et… rien, sinon un simple sifflement. Alors, on y va franchement, et là tout s’accélère et prend vie. Il faut s’habituer au couple très pêchu, façon tout ou rien du mode électrique. Et si la puissance est immédiatement disponible.

JCB a malgré tout réussi à préserver la progressivité dans les commandes. L’avantage qu’il reste un peu d’hydraulique dans l’histoire. C’est agréable. D’ailleurs la force d’arrachement est absolument équilibrée. Pas d’à-coups sinon une bonne régularité dans le remplissage du godet, levage du bras et déversement.

Sa force de traction se révèle bien efficace, même si on s’en rend moins compte parce que ça ne fait pas de bruit. Et que le moteur ne monte pas dans les tours. Sa force de poussée à la lame est bonne et régulière. La machine pousse sans rechigner. Seule point à soulever, une conception de lame extensible robuste, mais des montants d’axes un peu larges. Qui peuvent retenir les matériaux qui passent par-dessus.

À l’usage, l’électrique a ce charme inégalable de la discrétion absolue. Ce qui donne une toute autre image aux travaux en ville. Pour les riverains ou simplement pour échanger avec les collègues sur site.
Cette 19C-1 E-TECH s’en sort donc très bien. Elle conserve la “carcasse” acier et l’encombrement d’un modèle éprouvé depuis longtemps en thermique. Normal, c’est exactement le même châssis.

Et le coût d’exploitation ?

Différence majeure, on troc le thermique contre des batteries, ce qui offre un avantage non négligeable sur ses coûts d’entretien. Car hors les vidanges classiques du fluide hydraulique, le moteur électrique ne nécessite pratiquement pas d’interventions. Et pour assurer le succès de cette nouvelle offre, JCB fait confiance à la technologie des batteries de la Nissan Leaf. Celles qui garantissent 2 000 cycles de recharge. Soit 10 ans de bons et loyaux services, avec 80 % d’efficacité à terme. Ce qui veut dire 2 voire 3 vies pour la petite jaune zébrée bleue.

Dans les petits bémols aperçus lors de l’essai, on ne peut que regretter un séquençage d’allumage un poil compliqué si l’on pas une bonne notice en face – JCB veut-il en faire trop en matière de sécurité ? Après on retrouve un tableau de bord classique, avec des commandes bien lisibles sur la droite intégrant un témoin de charge de la batterie.

La version canopy de conception simple est bien adaptée à la taille de cette pelle. Sur le modèle testé, une vitre en plexiglas à l’avant répond à la législation pour l’utilisation d’un marteau. Tout en protégeant l’opérateur du vent et des poussières. Au catalogue, JCB propose également une version cabine avec manettes chauffantes pour réduire la consommation.

Le couple parfait

A côté, le JCB E-Dumpster est sur ce test un complément parfait de la mini-pelle électrique. Avec des performances identiques à la version thermique et la même charge utile de 500 kg. Sa largeur de 69 cm et une hauteur de bennage de 1 450 mm lui autorise un déchargement dans une benne de chantier. Ce type de brouette sur chenilles se retrouve le plus souvent en travaux de rénovation de maisons ou autres.

Son autonomie est estimée à une demi-journée de travail. Ce qui est tout à fait adapté pour les types de travaux à faire. Son temps de charge est de 2 h pour 70 % de charge de la batterie, le temps d’un casse-croûte en somme. Et comme pour la pelle, on remarque à sa mise en route, un temps de réponse immédiate des commandes. Et une possibilité d’évoluer sur des distances raisonnables en mode vitesse lièvre. Alors que sa vitesse lente va offrir une bonne précision dans les manœuvres d’approche.

En plus de la version thermique, le E-Dumpster adopte un marche-pied escamotable (suivant la norme EN476-6). En cas d’absence de l’opérateur, l’arrêt de la machine est automatique. Tout en autorisant les fonctions hydrauliques de bennage et de levage. Et l’opérateur peut décider de marcher derrière (vitesse de 3 km/h) avec le marchepied relevé

Les + Elec

  • Immédiatement opérationnel
  • Pas de bruit, ni d’odeur
  • Pas de différence sur les performances,
  • Plus de réactivité du mode électrique
  • Plus de puissance avec 100 % du couple disponible
  • Longue durée de vie des batteries prévues pour 2000 cycles de recharge, soit 10 ans d’utilisation
  • Deuxième vie garantie
  • Maintenance presque nulle
  • Moins de pièces en mouvement,

Dumpster E-TECH

  • 1 seule batterie
  • 4,5 h d’autonomie
  • Marchepied escamotable pour personne embarquée
  • Capacité de charge 500 kg
  • 69 cm de large
  • Vidage à haut déversement pour la benne
  • Bonne motricité des chenilles caoutchouc
  • 2ème vitesse pour évolution sur plateforme

Mini pelle 19C-1 E-TECH

  • 4 batteries Lithium Ion de 14,8 kWh, deux pour la translation droite gauche et 2 pour les mouvements tourelle, bras et équipements
  • Moteur : 3 aimants permanent à 3 phases
  • 7 kW en continu, jusqu’à 20 kW en pointe
  • 3 modes de fonctionnement, L : 1200 tr/min, G : 1 600 tr/min et H : 1 800 tr/min

Certitudes

Chez JCB, on n’annonce aucune différence entre le thermique et l’électrique. Pourquoi? C’est la même vision dans les deux cas en termes de conception et de production de machines performantes. Destinées à des usages comparables sur les chantiers dans des conditions similaires.

Sur le E-Dumpster de JCB, notre brouette électrique sur chenilles, de 500 kg de capacité, l‘unique batterie lithium-Ion est la même que sur la mini-pelle qui en a quatre. Les mêmes que sur la Nissan LEAF, autant dire que ça marche fort (ndlr, une batterie de 20 kW de la Nissan LEAF équivaut à 137 batteries adaptables sur les outils électroportatifs Dewalt, une marque bien connue des pros du bâtiment).

Et pour la recharge c’est pareil. C’est simple et pratique, soit sur du 220 V en charge longue soit en 415 V sur un super chargeur universel que nous commercialisons dans notre gamme. Pour une charge de 80 % en 30 min”, explique Philippe Girard, JCB France.

Et l’électrique fait des émules un partout dans le réseau JCB France. Chez Axyom, le distributeur normand de la marque qui couvre également l’Oise, c’est le même engouement. C’est un joker de plus pour son développement. JCB qui propose aujourd’hui 7 modèles prévoit d’en sortir 35 dans les prochaines années.

« Nous touchons non seulement une clientèle BTP avec ces petites machines compactes 100 % électrique. Mais également les espaces verts, comme les paysagistes qui veulent donner une image plus respectueuse de l’environnement dans leurs travaux. En préservant les mêmes performances », souligne à son tour Jean-Baptiste Dubois.

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