Avec son 2ème plus gros chiffre d’affaires historique, à 11.6 Mds€ (+12,6%/2020), Liebherr parle de résultats exceptionnels pour 2021. Seule la guerre en Ukraine assombrit ce discours optimiste.
« Toutes les branches du groupe Liebherr ont bien fonctionné. Certaines divisions ont même surperformé, tirées par des niveaux d’activités jamais connus sur certains marchés, comme en France« , commente Andréas Böhm, membre du directoire du groupe familial Liebherr.
Le chiffre d’affaires global de Liebherr atteint en 2021 11,6 milliards d’euros, en progression de 12,6 %. Non loin du niveau historique de 2019. Le groupe engrange une résultat net de 545 M€, supérieur à celui d’avant pandémie. Et continue d’embaucher avec près de 50 000 collaborateurs répartis dans le monde.
La construction avec ses divisions terrassement, mining, fondations, levage, manutention et béton, représentant toujours les deux tiers de son activité termine à plus de 8 Mds€. Les deux autres grandes familles de produits étant l’aérospatial et le froid, chacune pesant un milliard d’euros. Suivent les grues portuaires (740 M€), les composants dont les moteur (478 M€) et les transmissions (210 M€).
Quid de la Russie ?
« En Russie, un marché qui est dans le top 10, nous employons plus de 2 000 personnes. Notre premier objectif qui est au dessus de tout considération politique de les préserver au maximum. Nos usines et centre de distribution restent donc opérationnelles. Mais à un niveau minimum d’activités et de production. Par contre, nous avons stoppé les échanges en finissant de livrer tout ce qui est en cours d’acheminement. Dans la situation actuelle, il nous est difficile d’évaluer l’impact réel sur l’activité du groupe. Notamment sur les approvisionnements de nos usines qui sont déjà en tension par une chaîne logistique mondiale désorganisée », rappelle Andréas Böhm.
Les perspectives 2022 pour le groupe Liebherr restent pour autant optimistes, la demande des marchés de la construction est toujours aussi forte. Les résultats du premier trimestre 2022 confirment déjà de la bonne santé du groupe.
Des investissements records
Encore une fois le groupe Liebherr regarde loin de devant pour relever les grands défis, comme le changement climatique. Son investissement record de 2021 à 732 millions dans ses usines et son réseau de distribution prouvent la volonté du groupe d’être à la hauteur des exigences des demandes des marchés. Tant en qualité des produits et qu’en transition énergétique. Plusieurs grands chantiers sont en cours ou achevés. Comme une nouvelles usine d’ensembles pour le béton en Bulgarie ou de composants en Chine et en Inde. Ainsi que de plusieurs centres logistiques et de distribution en Autriche et en Allemagne.
» C’est ici à Ehingen, le berceau des grues Liebherr que nous menons les plus grands travaux d’extension. La demande en grue mobile et sur chenilles n’a jamais été aussi forte. Et les perspectives de développement des énergies renouvelables sont grandes. Notamment pour les parcs éoliens terrestres et off-shores. Nous mettons en place un nouveau département logistique ultra moderne et 100 % automatisé à Ehingen qui sera opérationnel en 2024. Et à proximité immédiate, à Berg, un centre de reconditionnement et de réparation des grues mobiles. Une nouvelle usine de production fait aussi partie du projet d’extension », assure à son tour Christoph Kleiner, Directeur général de l’usine des grues d’Ehingen.
Carbon free
En R&D, toute la puissance d’innovation de Liebherr, portée par un investissement de plus de 500 M€, se concentre sur des solutions énergétiques bas carbone. Mais adaptées pour chaque domaine d’application.
» Nous travaillons sur toutes les sources possibles d’énergie, électrique, hydrogène, ammoniac, méthanol. Et les carburants alternatifs types HVO (huiles végétales hydrogénées) ou biodiesel. Il est important de comprendre que chaque type de transmission est unique. Ce qui veut dire à chaque fois, définir le bon mix technique selon l’application, la région et le type de transmission« , détaille encore Andréas Böhm.
Le focus actuel du groupe se porte sur le HVO, un carburant alternatif issu du recyclage des huiles alimentaires usées et qui peut être utilisé directement dans la majorité des engins de construction, des grues, pelles et tombereaux miniers. Et en fonction de la disponibilité sur le marché, le HVO peut aussi bien être mélangé avec le diesel classique. Depuis septembre dernier, tous les mobiles et sur chenilles sont alimentées en HVO.
Sur la partie électrique, Liebherr annonce ses deux premiers camions malaxeurs entièrement électriques sur châssis 5 essieux. Tout comme l’arrivée dans la gamme de deux pelles de terrassement électriques, les R 976-E et R 980 SME-E. En avant première mondiale de la première grue mobile avec option transmission électrique, la LTC 1050-3. Dotée en stationnaire d’une possibilité d’alimentation électrique filaire pour exploiter tous les mouvements de la grue. De même, elle peut fonctionner avec du HVO ou du diesel, comme tout modèle LTC classique.