Encore une bonne année pour Montabert qui clôture son exercice 2018/2019 avec un CA de 106 M€. C’est d’ailleurs sur le grand export que Montabert confirme sa croissance. Le français met en place des filiales, en Chine, où sa technologie unique de perforateur est incontournable et aux Etats-Unis.
Même en passant d’un groupe à l’autre (Ingersoll Rand, Doosan, Joy Global, Komatsu), Montabert a su garder toute sa singularité et son expertise dans la maîtrise de la frappe dans n’importe quels types de matériaux. De cet héritage, le constructeur français a pu se créer des opportunités sur des marchés en devenir. Sa pénétration du marché chinois avec la fourniture à différents constructeurs locaux de perforateurs a été un réel succès, à un tel point que l’Empire du Soleil représente aujourd’hui 25 % de son business total et 50 % des ventes réalisées là-bas. “ Et ce n’est qu’un début, avec l’appui de Komatsu, nous inaugurons une filiale chinoise, afin de faciliter à la fois les transactions financières en monnaie locale et en structurant un service commercial et technique de 7 personnes au total, même si nous avons déjà des techniciens sur place”, assure Maurice Stanish, l’emblématique Président de Montabert depuis maintenant 20 ans (à confirmer).
Mêmes ambitions aux Etats-Unis et au Canada, où Montabert a pu raccourcir d’un an son accord de distribution avec son ex propriétaire, Doosan. “ Là aussi, nous profitons du back-office Komatsu America pour créer Montabert USA et maîtriser enfin notre développement sur le 1er marché mondial des BRH. Ce dernier nous intéresse particulièrement pour son niveau de prix. Il faut savoir en effet que ce dernier est supérieur de 25 à 30 % à celui de l’Europe. Nous avons donc tout à gagner à installer notre propre équipe de vente sous le nom et la couleur Montabert. Et qui sera bien en phase avec les demandes du marché local ”, développe encore Maurice Stanish.
Ce qu’il veut pour Montabert à l’export, il l’expérimente aussi chez nous en vendant en direct aux utilisateurs sur le Nord de la France. Et attention, prévient Maurice Stanish, nous voulons reprendre le pouvoir sur notre distribution, notamment sur les secteurs géographiques où nous estimons que notre marque est en sommeil. Cela pourrait se répéter sur plusieurs pays européens, comme en Pologne, où Montabert est en direct avec son marché.
Contre vents et marées
Phénomène assez imprévisible, le marché mondial du marteau hydraulique lourd de + de 1,2 t décroche brutalement et finit l’année à – 26 % et même – 40 % en Amérique du Nord. “ Nous avions un tel niveau de carnet de commandes que cette baisse a pu être contenue. Mais nous avons tout de même ressenti un creux à l’automne 2019, ce qui nous a conduits à ajuster le planning de production. Paradoxalement, le début de l’année est prometteur, nous sommes même au-dessus du niveau de l’an dernier en carnet de commandes. Ce qui rassurant pour 2020, en tous les cas au 1er semestre”, témoigne le Président de Montabert.
Des variations de marché qui ne facilitent pas le pilotage à vue d’une unité de production qui a la capacité de sortir 10 000 BRH tous les ans dont 5 000 unités sont vendus en OEM à destination de Bobcat, Wacker Neuson, Mecalac, sans oublier Komatsu qui vend toute la gamme Montabert sous ses couleurs (200 BRH lourds sur 2019).
“ Pour rester au top, des investissements conséquents sont ainsi réalisés chaque année comme l’acquisition récente d’un tout nouveau four pour le traitement thermique des pièces d’usure des marteaux, pour un montant dépassant le million d’euros. C’est la réputation mondiale de la marque qui est en jeu, surtout si nous voulons rester un leader technologique”, avoue Maurice Stanish.