Affaire Lafarge, la filière béton répond

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AFFAIRE LAFARGE

Suite aux incidents qui se sont déroulés sur des unités de production à Bercy, un plan d’action est mis en place par Haropa Ports de Paris en partenariat avec l’Unicem Ile-de-France et le SNBPE Ile-de-France. Ce plan comprend différentes mesures destinées à renforcer la surveillance des centrales à béton en bord d’eau, la qualité de leur exploitation et la transparence en cas d’incidents.

L’affaire Lafarge à l’origine de ce plan d’actions

Début septembre Lafarge a été soupçonné de déverser ses eaux usées dans la Seine. En effet, un agent de l’association agréée de pêche et de protection du milieu aquatique, montre un camion à béton déverser son contenu dans une cuve. Sauf que celle-ci percée laisse d’écouler des laitances, du béton, des produits de béton et de macrofibres. Lafarge réfute tout acte volontaire de sa part et affirme avoir subi un acte de malveillance.  » Aussitôt détecté, l’écoulement qui ne concerne que des eaux en dernière étape de recyclage a été stoppé. Des travaux de réparation immédiats ont été engagés permettant de circonscrire les conséquences de la fuite » peut-on lire dans un communiqué du groupe.

Le 1er septembre, Europe 1 dévoilait les images des eaux usées qui se déversaient dans la Seine.

L’affaire a été transmise à la justice. Quoi qu’il en soit, les différents acteurs de la filière béton et Haropa Ports de Paris ont mis en place un plan d’actions pour prévenir ce genre de problème.

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Le transport par voie d’eau moins polluant à condition de faire attention

Les nouvelles mesures doivent permettre de mieux intégrer les unités de production dans leur environnement. Pour les différents acteurs de la filière, ces installations restent néanmoins indispensables. Et ce car elles permettent de privilégier la voie d’eau. Ce qui signifie moins de camions sur les routes, donc moins d’embouteillages, des délais plus faciles à tenir. Mais aussi une pollution bien moindre. En effet, grâce au transport par voie fluviale, ce sont, chaque année 150 000 camions en moins dans Paris et 750 000 en Ile-de-France. Ce qui n’est pas négligeable.

Mais pour que le bilan environnemental soit probant il faut qu’il soit exempt de toute autre pollution. C’est ce qu’explique Antoine Berdain, directeur général d’Haropa Ports de Paris : « Nous prenons très au sérieux les incidents qui se sont déroulés sur les centrales à béton de Lafarge. Les installations concernées étant déjà très régulièrement auditées. Mais, ce plan d’action permet de renforcer nos exigences et nos dispositifs de contrôle de l’exploitation quotidienne, de façon à ce que cette situation ne se reproduise plus. Nous allons en outre étendre ces mesures à l’ensemble des exploitants sur l’Ile-de-France. Les installations industrielles présentes sur nos ports permettent le développement du transport fluvial et contribuent donc à limiter les émissions de GES. Elles doivent cependant être exemplaires en matière d’exploitation. C’est une condition de leur légitimité. Nous continuerons d’être particulièrement vigilants sur ce point. »

Échanges, contrôles et transparence

Aussi, le plan d’action vient renforcer les exigences contractuelles via les conventions d’occupation temporaires délivrées aux exploitants. Haropa exige ainsi un auto-contrôle, avec obligation d’information du port, de la préfecture et de la mairie de tout incident qui pourrait se produire. Et ce dans un délai de 12 heures. L’exploitant doit également mettre en place les actions nécessaires pour remédier à ce problème. Et, si jamais il ne tient pas ses engagements, des sanctions financières peuvent s’appliquer, voire même la résiliation du contrat.

Toujours dans ce sens, le port et les entreprises adhérentes de l’Unicem et du SNBPE renforcent leur démarche d’amélioration continue des ports et des installations. Des contrôles inopinés peuvent survenir pour vérifier la qualité des installations. Par ailleurs, des comités locaux doivent se tenir sur le site au moins une fois par an. Avec pour objectif de faire un point sur les installations et partager les résultats des audits et contrôle.

Le plan vise donc à renforcer les échanges et la transparence. Mais il tend également à inciter encore plus les entreprises à veiller au bon état de leurs installations. « Soucieuses de la protection de l’environnement, les entreprises adhérentes de l’Unicem Ile-de-France s’engagent aux côtés de Ports de Paris pour renforcer l’échange d’informations sur les exigences environnementales des installations portuaires. Bien qu’il s’agisse d’actes isolés, les incidents survenus récemment sont regrettables et ne doivent plus se reproduire à l’avenir. C’est pourquoi l’Unicem Ile-de-France s’engage à mobiliser ses entreprises adhérentes pour la mise en place du plan d’action proposé par Ports de Paris et sur la sensibilisation des salariés de nos entreprises. » insiste William de Lumley, président de l’Unicem Ile-de-France.

Enfin, le port crée un nouveau dispositif de centralisation des signalements d’incidents venant de tiers avec une réponse dans les 48 heures.

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